Considérant la décision du Conseil Supérieur de la Communication (CSC), en date du 7 mai 2015, suspendant les émissions d’expression directe sur toutes les radios et télévisions et sur toute l’étendue du territoire nationale pour une période de trois mois ;
Considérant le caractère illégal de cette décision, non conforme à la loi organique 015-2013/AN du 14 mai 2013, portant attributions, composition, organisation et fonctionnement du CSC ;
Considérant la déclaration des organisations professionnelles des médias du 11 mai 2015 dans laquelle elles exigeaient la levée pure et simple de la mesure avant toute concertation ;
Considérant la rencontre du 15 mai 2015 entre les organisations professionnelles des médias et une équipe du CSC, rencontre au cours de laquelle les organisations professionnelles des médias ont réaffirmé avec force la nécessité de lever la mesure de suspension ;
Considérant le communiqué mensonger du CSC, en date du 16 mai 2015, faisant croire que les organisations professionnelles des médias ont reconnues que « les émissions d’expression directe telles que conduites en ce moment posent problème » et qu’au cours des échanges « il s’est dégagé l’impérieuse nécessité de mettre un accent sur la formation l’éducation aux médias, l’application des sanctions telles que prévues par la loi… » ;
Considérant la déclaration des organisations professionnelles des médias en date du 20 mai 2015 dans laquelle elles dénonçaient la désinformation et la tentative de division du CSC et réitéraient leur appel à lever dans les soixante-douze heures qui suivent cette mesure liberticide de suspension des émissions d’expression directe ;
Considérant la lettre de six des neuf conseillers du CSC, en date du 25 mai 2015, dans laquelle ils déclarent « les conseillers ont à l’unanimité décidé de la levée de la mesure de suspension dès la fin de la session » des 12, 13 et 15 mai 2015 ;
Considérant le sit-in du 27 mai 2015 organisé par les organisations professionnelles des médias et promoteurs de radios et télévisions devant le siège du CSC ;
Considérant le mépris de la présidente du CSC qui a refusé de recevoir notre message à l’occasion de ce sit-in ;
Nous, organisations professionnelles des médias et promoteurs de radios et télévisions décidons de :
- boycotter la rencontre du vendredi 29 mai 2015 portant « amendement des projets de charte et de décision » convoquée par le CSC ;
- reprendre dès jeudi 28 mai 2015 les émissions interactives sur tous les médias audiovisuels émettant au Burkina Faso.
Nous mettons en garde le CSC contre toutes représailles consécutives à la reprise des émissions interactives.
Ouagadougou, le 27 mai 2015
Ont signé :
- Pour le Comité de pilotage du Centre National de Presse Norbert Zongo (CNP-NZ), le président Justin COULIBALY ;
- Pour L’Observatoire burkinabé des médias, (OBM), le président Jean-Baptiste ILBOUDO ;
- Pour l’Union nationale de l’audiovisuel libre du Faso (UNALFA), le président, Charlemagne ABISSY ;
- Pour l’Association des Journalistes du Burkina (AJB) Guézouma SANOGO ;
- Pour le Syndicat Autonome des Travailleurs de l’Information et de la Culture (SYNATIC), Siriki DRAME ;
- Pour la Société des Editeurs de Presse Privée (SEP), Lookman SAWADOGO ;
- Pour l’Association des Télévisions Privées du Burkina (ATPB), Rémis DANDJINOU ;
- Pour Reporter du Faso, Abdoulaye TAO ;
- Pour l’Association des Médias Communautaires (AMC), André Eugène ILBOUDO ;
- Pour l’Association des Editeurs de Journaux et de Presse en Langue Nationale (AEJPLN), Evariste ZONGO ;
- Pour l’Association des Retraités de la Communication et de l’Information (ARCI), Paul Ismaël OUEDRAOGO ;
- Pour l’Union Catholique Africaine de la Presse (UCAP-Burkina), Alexandre Le Grand ROUAMBA ;
- Pour l’Association des Professionnelles Africaines de la Communication (APAC), Bénédicte SAWADOGO ;
- Pour l’Association des Radios et Télévisions Privées du Burkina (ARTPB), Moustapha L. THIOMBIANO.