Alerte

MESSAGE DES ORGANISATIONS PROFESSIONNELLES DES MEDIAS A L’OCCASION DU SIT-IN DU 27 MAI 2015 CONTRE LA SUSPENSION DES EMISSIONS INTERACTIVES

Les membres des organisations professionnelles des médias ont été surpris et indignés par la mesure prise le 7 mai 2015 par le Conseil Supérieur de la Communication (CSC) suspendant pour une période de trois mois les émissions d’expression directe produites par les stations de radiodiffusion sonore et visuelle sur toute l’étendue du territoire du Burkina Faso. Toute chose que nous n’avons cessé de dénoncer dans nos différentes déclarations des 11, 20 et 26 mai 2015.

En ces moments névralgiques de l’histoire de notre pays, nous ne devons pas avoir la mémoire courte ; nous devons plutôt nous rappeler que ces émissions d’expression directe ont largement contribué à fertiliser la lutte de notre peuple ayant abouti à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Elles ont continué à jouer leur rôle de veille dès les premières heures de la Transition. Elles ont pu ainsi attirer l’attention sur des insuffisances ou erreurs qui ont été corrigées. Par conséquent, elles constituent des sources majeures d’information relatives aux attentes et préoccupations des populations sur des questions d’intérêt national.

Suite à cette décision qui a suscité un tollé tant au sein des femmes et des hommes de médias, que des populations et entrainé une fracture ouverte au sein du collège des conseillers du CSC, vous avez entrepris des concertations avec les organisations professionnelles des médias et les promoteurs de radios et télévisions.

Nos organisations ont cru à la bonne foi du CSC. Malheureusement, elles se sont rendu compte que ces concertations n’étaient que des manœuvres dilatoires et de division de votre part. Les organisations professionnelles des médias, lors de ces rencontres, ont de façon unanime demandé la levée pure et simple de la mesure inique et impopulaire de suspension des émissions interactives.

Par ailleurs, nous avons dénoncé et continuons de dénoncer vos manœuvres qui visent à maintenir aussi longtemps que possible cette décision aveugle et illégale dont la levée serait soumise à la signature d’une éventuelle « charte » et d’un « code de bonne conduite » des émissions interactives.

Contrairement à vos déclarations et communiqués mensongers qui évoquent des « concertations fructueuses », nos organisations sont au regret de vous vous dire que ces rencontres n’ont point été fructueuses et que bien au contraire, vous avez usé de ces « concertations » pour espérer opposer les professionnel(le)s des médias.

Considérant que le délai de 72 H des organisations professionnelles des médias et des promoteurs de radios et télévisions a expiré depuis le samedi 23 mai 2015, elles se sont mobilisées aujourd’hui 27 mai 2015 devant votre institution pour exiger de vous la levée sans condition aucune de la mesure liberticide de suspension des émissions interactives.

En conséquence, nous rejetons fermement votre projet de « charte » et votre « code de bonne conduite » qui conditionnent la levée de la mesure de suspension.

En tout état de cause, nous appelons les membres des organisations professionnelles des médias, les journalistes, les techniciens, les auditeurs, les lecteurs, les défenseurs des droits humains et de la liberté d’expression et de presse, les démocrates de tous les horizons à rester mobilisés pour les actions futures le cas échéant.

 

Ouagadougou, le 27 mai 2015

 

Ont signé :

  • Pour le Comité de pilotage du Centre National de Presse Norbert Zongo (CNP-NZ), le président Justin COULIBALY ;
  • Pour L’Observatoire burkinabé des médias, (OBM), le président Jean-Baptiste ILBOUDO ;
  • Pour l’Union nationale de l’audiovisuel libre du Faso (UNALFA), le président, Charlemagne ABISSY ;
  • Pour l’Association des Journalistes du Burkina (AJB) Guézouma SANOGO ;
  • Pour le Syndicat Autonome des Travailleurs de l’Information et de la Culture (SYNATIC), Siriki DRAME ;
  • Pour la Société des Editeurs de Presse privée (SEP), Lookman SAWADOGO ;
  • Pour l’Association des Télévisions Privées du Burkina (ATPB), Rémis DANDJINOU ;
  • Pour Reporter du Faso, Abdoulaye TAO ;
  • Pour l’Association des Médias Communautaires (AMC), André Eugène ILBOUDO ;
  • Pour l’Association des Editeurs de Journaux et de Presse en Langue Nationale (AEJPLN), Evariste ZONGO ;
  • Pour l’Association des Retraités de la Communication et de l’Information (ARCI), Paul Ismaël OUEDRAOGO ;
  • Pour l’Union Catholique Africaine de la Presse (UCAP-Burkina), Alexandre Le Grand ROUAMBA ;
  • Pour l’Association des Professionnelles Africaines de la Communication (APAC), Bénédicte SAWADOGO.
  • Pour l’Association des Radios et Télévisions Privées du Burkina (ARTPB), Moustapha L. THIOMBIANO