Le Centre national de presse Norbert Zongo (CNP -NZ) a exécuté avec un taux de 96% pour l’année 2022 les activités du projet Amélioration des capacités de la presse dans la promotion et la consolidation de l’Etat de Droit au Burkina Faso ». C’est ce qu’indique le rapport d’activités 2022 de cette organisation. Ces activités du CNP – NZ rentrent dans le cadre du projet global Promotion des droits humains, de la paix et de la cohésion sociale au Burkina Faso pour 2021-2025 sur financement du Royaume de Danemark. Selon le rapport, ces activités visent à « renforcer la contribution du CNP -NZ à l’amélioration de la liberté d’expression et de la presse au Burkina Faso, en Afrique et à l’international » en vue d’un accroissement des capacités de la presse dans la promotion et la consolidation de l’Etat de droit. Le rapport revient sur le effets et impact des différentes activités.
D’une part le renforcement des capacités institutionnelles et organisationnelles des Organisations professionnelles des médias (OPM) a permis à une vingtaine de responsables d’organisations professionnelles des médias (OPM) d’être formés pour être en mesure d’implémenter la planification opérationnelle et de disposer d’outils de gestion de leurs organisations. Les liens et la solidarité qu’ils ont renforcés entre eux leur ont permis de produire pour 2022 dix déclarations communes sur des cas de violation de la liberté de la presse et sur la situation nationale pour attirer l’attention sur le respect des libertés individuelles et collectives.
D’autre part, toujours selon le rapport, le CNP-NZ, pour assurer la promotion et la défense des journalistes et des médias a focalisé ses actions sur l’amélioration de l’environnement juridique, et a fait un plaidoyer sur l’achèvement normatif des textes de loi en matière de presse. « Le plaidoyer pour l’amélioration des textes de loi en matière de presse a été lancé et est en cours. Nous sommes dans les concertations avec le gouvernement pour avoir les mêmes positions sur les changements à apporter avant de transmettre les textes de loi à l’Assemblée Législative de la Transition », a précisé dans le rapport le coordonnateur du CNP – NZ. Également en termes de plaidoyer, au cours de cette année, le CNP-NZ avec d’autres Organisations Professionnelles des médias et des organisations de défense des droits humains, a conduit la mobilisation à l’assemblée Législative de la Transition (ALT) afin d’empêcher le vote d’une loi d’habilitation du gouvernement burkinabè qui devait permettre au gouvernement de prendre des mesures par ordonnance dans le cadre des affaires liées aux nécessités de la défense nationale. En effet, les organisations professionnelles des médias avec à leur tête le CNP-NZ ont été invitées par la commission des affaires générales, institutionnelles et des droits humains (CAGIDH) de l’Assemblée Législative de Transition (ALT). Elles ont émis des réserves sur cette loi qu’elles jugent liberticide. Les acteurs ont ensuite animé une conférence de presse pour informer l’opinion nationale. Le rapport indique que le CNP-NZ a depuis lors continuer de dénoncer toutes les tentatives de musèlement de la presse aussi bien sous le régime du MPSR1 que celui du MPSR2. Que plus de quinze (15) déclarations du CNP-NZ avec les OPM ont été diffusées pour interpeller l’opinion sur les dangers qui pèsent sur la liberté d’expression et de la presse.
Pour les activités d’interpellation des structures étatiques et les osc en vue de la promotion de la liberte d’expression et de la presse, le rapport revient sur la commémoration de la journée mondiale de la liberté de la presse du 3 mai, la journée nationale de la liberté de la presse le 20 octobre et le 13 décembre qui est la commémoration de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo. Toutes ces célébrations de ces journées ont été non seulement des succès populaires, mais elles ont servi de plateformes pour des revendications de taille. Notamment le 3 mai 2022 a servi de plateforme pour interpeller l’Etat burkinabè et s’assurer que l’Etat a donné toutes les garanties pour l’extradition de François Compaoré, principal présumé commanditaire de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo. L’action du CNP-NZ a contraint quatre ministres du gouvernement dont le Ministre de la Justice, garde des sceaux à prendre part à la journée du 3 mai 2022 et à confirmer devant les médias avoir répondu à la lettre du gouvernement français pour donner toutes les garanties par rapport à l’extradition de François Compaoré. Que ce fut un bel exercice de redevabilité. Le rapport précise également que le programme du 13 décembre avec la campagne visuelle et le plateau télé et radio diffusée dans pas moins de 10 télés et 12 radios a été une vraie plateforme de revendication de la justice pour Norbert Zongo.
Le rapport précise en outre qu’en plus de ces activités de plaidoyer et d’interpellation, les travaux d’études sur l’état de la liberté de presse et de mise en place de la base de données ont été réalisées. Un plan de formation des journalistes du Burkina Faso a été élaboré et assorti d’un plan d’actions sur 5 ans pour la période de 2022 à 2026. Ce plan de formation a connu un début de mise en œuvre en 2022 et a permis la formation de plus de 120 journalistes à travers le pays. Un réseau de 26 alerteurs repartis sur les 13 régions du pays a été mis en place après un atelier national sur le système d’alerte sur les violations des droits humains.
Précisons que dans le souci de mesurer l’impact des activités du CNP-NZ exécutées en 2022 une enquête par sondage a été réalisée avec un échantillon de 100 personnes bénéficiaires des activités du Centre provenant essentiellement des villes de Ouagadougou, de Kaya, de Ouahigouya, de Kongoussi, de Bobo Dioulasso, de Tenkodogo et de Dori. Il ressort de ce sondage qu’environ 95% des enquêtés estiment que les activités du CNP-NZ ont contribué à la promotion et à la consolidation de l’Etat de Droit au Burkina d’une part, et d’autre part à la promotion des droits humains, de la liberté d’expression et de la presse.
CN