Le CNP-NZ a célébré, ce lundi 03 mai dans ses locaux, la journée mondiale de la liberté de la presse. A cette occasion, le CNP-NZ a rendu public son rapport sur l’Etat de la liberté de la presse au Burkina en 2020. La moyenne générale de l’Indice de la liberté de la presse pour l’année 2020 est de 2,41 sur 4 points contre 2,50 en 2019. Le rapport constate une baisse de la moyenne du Burkina, indiquant un recul de la liberté de la presse, même si la note 2,41 correspond à une situation plutôt bonne. Le rapport a également fait le constat que plusieurs journalistes ont été victimes de menaces de mort à balle réelle, d’intimidations ou que des médias ont été cambriolés. Tout cela a contribué à tirer vers le bas la note du Burkina Faso.
Un public composé de journalistes burkinabè, de patrons d’organes de presse, d’étudiants en journalisme, de défenseurs de la liberté de la presse et des droits humains a participé à cette activité du 03 mai. Cette année, le monde entier à célébré cette journée sous le thème : « l’information comme bien public ». Au plan national, le Centre national de presse Norbert Zongo a choisi de se pencher sur la « viabilité de l’entreprise de presse ».
Il n’est un secret pour personne que plusieurs médias vivent des conditions économiques extrêmes difficiles, liées entre autres aux conséquences de la maladie à coronavirus, à l’insécurité généralisée et à la morosité économique global du pays. De même, la gouvernance approximative des entreprises de presse, la fiscalité inadaptée appliquée aux médias, et la difficile transition vers le numérique n’ont pas facilité la tâche aux médias. Toute chose qui joue sur l’économie des médias et par ricochet sur les conditions de vie et de travail des journalistes.
Un prix au nom de Marie Soleil Frère
La célébration du 03 mai cette année a été assez particulière. En effet, le CNP-NZ a rendu un hommage fort au professeur Marie SOLEIL FRERE MINOUNGOU. Cette enseignante qui a formé plusieurs professionnels des médias au Burkina et en Afrique a également contribué à la création du CNP-NZ et particulièrement à la mise en place de la bibliothèque dudit centre. Un portrait géant de cette brave dame a été dressé à l’entrée de la salle de conférence du Centre de presse, et les participants y ont griffonné quelques messages à l’endroit de la famille de la défunte.
En vue de pérenniser le travail du professeure Marie Soleil Frère, le CNP-NZ a décidé de lui dédier le prix de la meilleure journaliste au Burkina Faso. Désormais ce prix portera le nom « prix Marie SOLEIL FRERE de la meilleure journaliste au Burkina Faso.
Le prix Norbert Zongo change d’appellation
Cette célébration du 03 mai a également été l’occasion de lancer le « prix africain du journalisme d’investigation Norbert Zongo (PAJI-NZ) ». Ce prix qui, depuis 2007, était dénommé « prix Norbert Zongo du journalisme d’investigation en Afrique » était remis chaque deux ans à l’occasion du festival international de la liberté d’expression et de la presse (FILEP). Ce prix sera en compétition chaque année. Chaque année paire, il sera décerné à l’occasion du FILEP à Ouagadougou et pour les années impaires dans une autre capitale africaine.
A noter qu’en plus du rapport sur l’Etat de la liberté de la presse, un autre rapport faisant le point de l’impact de la Covid-19 sur les médias burkinabè a été rendu public. S’en est suivi un panel sur la viabilité de l’entreprise de presse au Burkina Faso. Ce panel a été animé par les Dr Lassiné Yaméogo, Boureima Zongo et le journaliste à la retraite Sié Offi Somé et modéré par le coordonnateur du quotidien L’Observateur Paalga Robert Ouédraogo. Ces échanges ont permis aux acteurs du monde des médias de discuter de leurs préoccupations et de dégager des perspectives en vue d’entreprises de presse économiquement viables, gage du renforcement de la démocratie et de l’Etat de droit.
Le CNP-NZ