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FILEP : Résultats et impacts

Le résultat principal est que le FILEP a pu s’établir au niveau international en tant que rencontre importante entre les acteurs de média et des droits humains. Tandis qu’à la première édition en 2000 il y avait des participants de 21 pays, en 2017 le nombre de pays participants a augmenté jusqu’à 41. Aussi le nombre de participants a augmenté de 150 à plus de 300 pour les échanges professionnels, avec plus de 3 000 personnes visitant les activités du festival.

De plus en plus il y a des participants qui se prennent en charge partiellement ou complètement, ce qui montre l’importance de l’évènement. Pour les éditions 2015 et 2017 à peu près 40% des participants se prenaient en charge eux-mêmes.

Au-delà de la participation et des chiffres, le FILEP a permis de mettre en réseau des journalistes burkinabè avec leurs collègues d’autres pays africains et également avec les défenseurs de droits humains. Ce réseautage s’est fait ressentir sur le professionnalisme des journalistes participants, mais aussi sur leur protection. (Voir les témoignages)

Le Festival est aussi devenu un espace pour suivre, partager et confronter la situation de la presse et de la liberté d’expression dans les pays africains. Ainsi des recommandations et motions issu du FILEP sont utilisées pour un plaidoyer dans des pays participants.

Enfin, la FILEP a contribué largement à la visibilité, la crédibilité et la sécurité du CNP-NZ. A cause des répressions en 2000 l’évènement a été suivi d’avantages par les médias nationaux et internationaux, ce qui a accru la visibilité du FILEP et du CNP-NZ. D’autant plus, le réseautage construit par le FILEP a amélioré la sécurité du CNP-NZ contre telles répressions.

Un autre résultat, c’est que le slogan du FILEP « Que serait le monde sans journalistes ?! » est devenu le slogan du CNP-NZ.

Figure 1: Description du FILEP en un mot par des participants  

L’effet non prévu et négatif était d’abord la répression organisée par l’Etat burkinabè lors de la première édition en 2000. Les organisateurs ont dû faire appel à la créativité pour assurer les échanges thématiques dans des chambres d’hôtel, car toutes activités prévues ont dû être annulées parce que les lieux étaient occupés par les forces de l’ordre à la dernière minute. Les participants venant du Ghana ont été même interdit d’entrer au pays. Le défi pour les organisateurs était de s’organiser en clandestinité et d’assurer la sécurité des festivaliers.

En 2015 encore les activités ont dû être annulées après la cérémonie d’ouverture à cause du putsch militaire qui a commencé dans l’après-midi du jour d’ouverture du festival. La sécurité des festivaliers était assurée, malgré qu’ils fussent harcelés par les forces de l’ordre intervenant dans le putsch. Par contre, le putsch n’a pas abouti aussi à cause de la pression de l’opinion publique nationale et internationale qui était alimenté de la bonne information grâce aux journalistes participants au FILEP.

Donc, cet évènement malheureux a quand même été bénéfique au CNP-NZ qui a démontré qu’il fait indiscutablement partie des structures leaders en Afrique dans le domaine de la défense de la liberté de la presse et d’expression. (Rapport 2015)

Ces résultats ont été obtenus grâce à la détermination du comité d’organisation et des personnes ressources qui alimentaient l’organisation et les échanges professionnels. Il faut surtout retenir que les résultats n’ont été possibles d’atteindre qu’à travers plusieurs éditions du festival. Ce qui n’était pas évident après la première édition en 2000 et la répression orchestrée de l’Etat. Le comité d’organisation a su insister malgré ces difficultés et répressions, ils ont fait preuve des innovations et des stratégies diplomatiques pour aboutir à un festival régulier et fort.

Témoignages

Journaliste nigérien, 44 ans « J’ai souhaité participer au FILEP en 2017 pour avoir l’expérience de cette grande rencontre. Pour échanger et capitaliser les expériences sur la liberté de la presse. »

Journaliste béninoise, de 56 ans : « Avec FILEP, j’ai retenu que le Journaliste doit être engagé dans l’exercice de sa profession, être apte à dénoncer les cas de malversation et de mauvaise gouvernance dans son pays. Et surtout pour y arriver il faut militer dans un réseau de journalistes pour ne pas se retrouver seul face à des adversaires étatiques qui emprisonnent la liberté de la presse et d’expression. »

« D’abord je ne garde pas tout ce que j’apprends au FILEP pour moi, mais j’assure le relais à travers mes diverses publications afin de toucher d’autres confrères du pays qui n’ont pu faire le déplacement. Appartenant à des réseaux professionnels, je capitalise ces fructueuses données au sein de mes Groupes ou Cercles de discussion. »

Journaliste du Libéria, 47 ans : « J’avais participé au FILEP 2013 pour partager les expériences concernant la liberté d’expression et de la presse de mon pays, et au même temps d’apprendre des expériences des autres pays. »

Journaliste malien, 59 ans : « Depuis 2007 je n’ai pas raté aucune édition du FILEP ! Toutes les thématiques développées lors des différentes éditions deviennent toujours de nouveaux modules dans les formations que j’anime au profit des journalistes et des organisations de la société civile.

Le FILEP m’a appris aussi à établir une passerelle entre les journalistes et les universitaires qui ont un trésor caché c’est-à-dire le savoir, une source inépuisable d’articles de presse. »

Journaliste du Mali, 40 ans : « Personnellement, j’ai abordé certains des thématiques du FILEP dans mes émissions en tables ronde avec des personnes ressources. Les échanges du FILEP m’ont donné des idées à développer.

Je me réjouis de participer en 2019 avec d’autres thématiques intéressantes ! »

Journaliste guinéenne, 55 ans : « Ma participation au FILEP m’as permis de savoir comment réclamer mes droits et ma sécurité, en tant que femme, dans mon métier de journalisme. Ensuite imposé ma liberté d’expression ! »

Participant de l’Afrique du Sud, 54 ans : « C’est le festival le plus grand et plus important pour la liberté d’expression sur le continent africain. C’est un carrefour qui permet au peuple burkinabè de partager et contribuer au renforcement de la protection d’une des libertés les plus grandes en Afrique : la liberté d’expression, la liberté de la presse, l’indépendance des médias. »  

Journaliste béninoise, 29 ans : « J’ai participée pour défendre la liberté d’expression et de la presse, pour échanger avec les autres journalistes sur les questions de la profession et de la démocratie en Afrique. »

Journaliste de Zimbabwe, 45 ans : « Lors du FILEP 2015, j’ai appris ce que ça veut dire la protection des journalistes et la liberté d’expression. »

Participants de la Zambie, 58 ans : « Les différences dans nos conceptions de ce qu’on perçoit comme liberté de la presse a des particularités dans chaque pays. Particulièrement, la liberté des médias et la résilience m’ont marqué lors du FILEP 2015 qui était interrompu par la tentative du coup d’Etat militaire. » I am particularly impressed with the level of media freedom and resilience exhibited in Burkina Faso especially during the short lived military take over. »

Editeur togolais, 52 ans : « Je participe au FILEP depuis sa première édition en 2000. Les expériences du FILEP m’ont aidé à affiner les ateliers et fora d’échange, à renforcer les capacités des journalistes sur l’éthique et la déontologie, et à mobiliser les organes de presse et les associations des médias pour des actions de plaidoyer au Togo. »

Journaliste-formateur du Gabon, 60 ans : « Les résolutions du FILEP permettent d’enrichir et d’orienter certains enseignements.Le FILEP me permet d’être meilleur dans le travail de formation des professionnelles que je fais ! »

Journaliste algérien, 50 ans : « Je participe à toutes les éditions du FILEP depuis 2007 car il s’agit du meilleur rendez-vous des professionnels des médias à l’échelle du continent africain. »

Membre du comité d’organisation : « L’édition de 2015 m’a marqué. Elle a été interrompue le premier jour par le coup d’Etat de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP) avec le général Diendéré en tête du 16 septembre et jours suivants. Des participants ont été pris au piège dans les hôtels. Il y avait beaucoup de craintes concernant leur sécurité avec les exactions des putschistes contre les journalistes qui vont sur le terrain pour couvrir les événements. »

Isselmou Sahili est un journaliste mauritanien« Le FILEP a été surtout une opportunité de réflexion, d’abord au présent, ensuite, au devenir et à l’avenir de la profession : en termes de professionnalisation, en termes d’amélioration des conditions et en termes de solidarité entre journalistes, et en termes de leur protection. C’est un grand moment très intéressant d’émotion, de résolution ».

SERGE DANIEL, journaliste malien et correspondant de RFI à Bamako: « J’ai apprécié trois choses : D’abord c’était transversal, j’ai vu des journalistes Ghanéens, Nigérians, Kenyans, Algériens, il y’a ce rassemblement, ce foisonnement d’idée ; je pense que ça c’était bien, cet esprit de voir des journalistes venant de différents horizons se frotter les uns aux autres, c’est très intéressant. La deuxième chose c’est par rapport à la thématique, c’est-à-dire la liberté de la presse.