Dans le cadre de la célébration de la Journée Nationale de la Liberté de la Presse, le Centre National de Presse Norbert Zongo a organisé le 19 octobre 2012, un atelier sur l’accès à l’information par les journalistes. Des agents des forces de sécurité, les responsables d’OSC’s, des agents de l’administration publique et des journalistes de plusieurs organes de presse ont pris part à cet atelier qui a connu la participation d’une soixantaine de personnes.
L’atelier s’est déroulé sous forme de panels d’échanges. Le premier panel a porté sur le thème : “Quelles compréhension faut-il avoir de l’accès aux sources d’information par les journalistes ?” et était animé par M. Seydou Dramé-Conseiller du Ministre de la Communication et M. Sibiri Eric KAM -Président de la LDLP.
De gauche à Droite : Seydou Dramé – Kam Eric, moderé par Justin Coulibaly.
Les principales idées développées au cours de ce panel sont entre autres :
– L’existence de textes de lois mais ces textes sont insuffisants par exemple en ce qui concerne la non sanction des personnes qui refusent de donner l’information.
– Le problème de responsabilité sociale du Journaliste qui fait que certaines personnes évitent de donner des informations eu égards à l’impact que cela peut avoir sur l’intérêt public (Manière de traiter l’information et de la diffuser- certaines information ne devraient pas être traités comme tel)
– Le journaliste est sa première source d’information et peut à ce niveau obtenir les informations qu’il veut par recoupement. Autrement dit, tout journaliste peut obtenir l’information qu’il souhaite. Aucune information n’est caché pour un journaliste qui sait où chercher l’information, il ne sert donc à rien de les cacher. .
En conclusion, les panélistes estiment que les journalistes et les agents de l’administration doivent travailler ensemble pour l’intérêt public.
Vue des participants
Le deuxième panel portait sur le thème : “doit-il exister une limite à l’accès aux sources d’information par les journalistes ?” ce panel a été animé par Le Lieutenant Yé- Directeur de la communication de la Gendarmerie et M. Germain Nama-DP du Journal L’événement.
De Gauche à Droite : M.Germain Nama-Lieutenant Yé, moderé par M. Abdoulaye Diallo-Gestionnaire du CNP-NZ
Pour les deux panelistes, il est clair que l’accès aux sources d’information par les journalistes ne peut pas être totale et libre. il faut des garde-fous. Seulement, le problème se trouve au niveau de la définition de ce qui est diffusable et non diffusable. A quel niveau se trouve la frontière entre l’information publique et l’information classée secret défense ou sécurité nationale ? Pour le Lieutenant, certaines informations diffusées par les journalistes entravent souvent la bonne marche de leur travail au quotidien et parfois même peuvent être préjudiciables à l’intérêt public. Pour ce faire, ils demandent aux journalistes de se fier à eux et d’être patients quand ils veulent des informations.
Pour les médias, ils reconnaissent qu’il y a des informations à ne pas diffuser. D’ailleurs plusieurs journalistes ont même affirmé avoir des dossiers dans les tiroirs car conscients que leur publication peut porter atteinte à l’intérêt public. Le problème c’est qu’ils ont l’impression souvent qu’il y a méprise. Certaines informations dites secret défense ou autre qu’on ne leur donne pas, sont souvent données à d’autres médias internationaux. Aussi, il y a des informations qui sont accessibles grâce à Internet mais que les agents refusent de donner aux journalistes…
Vue des participants
De manière générale, les agents de sécurité et les journalistes ont estimé qu’il est important de travailler ensemble pour l’intérêt public. Même s’il doit exister une limite à l’accès à l’information, il faut aussi remarquer que la frontière entre l’information accessible et celle non accessible reste très flou.
Cet atelier a été en somme un succès et à permis à plusieurs personnes de sensibilité différentes de se parler et de s’engager ensemble à travailler pour une meilleure information du public.