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Un journaliste Burundais condamné à la prison à perpétuité.

Une peine à perpétuité a été prononcée mercredi contre un
journaliste burundais d’une radio locale et correspondant de RFI (Radio
France Internationale). Hassan Ruvakuki est accusé de collaborer avec
des groupes terroristes. Un procès mal accueilli par les milieux
médiatiques burundais et la société civile, qui parlent de la dépendance
de l’appareil judiciaire par l’exécutif. Les organisations des
journalistes nationales et internationales déplorent que leur confrère
n’ait pas eu droit à un procès juste et équitable.

Un procès de la honte, c’est l’expression qui ressort de différents
milieux au Burundi, qui s’insurgent contre le verdict prononcé mercredi
par le tribunal contre un journaliste d’une radio locale, Bonesha FM, et
correspondant de RFI, section swahili. Il a été jugé pour acte de
terrorisme aux côtés de 22 codétenus, dont 12 ont écopé d’une même peine
d’emprisonnement à vie. Le président de l’Union Burundaise des
Journalistes, Alexandre Niyungeko estime que « la condamnation à
perpétuité de ce journaliste était préparée à l’avance. C’est
l’aboutissement d’un plan qui avait été concocté dès le départ et qui
vient ainsi d’aboutir ».

 les médias burundais envisagent de boycotter le Cinquantenaire de l’indépendance

Après la condamnation du correspondant de RFI au Burundi à la
prison à vie, mercredi 20 juin, les réactions d’indignation continuent
de s’accumuler. La sentence prononcée contre Hassan Ruvakuki, accusé
d’acte de « terrorisme » pour avoir assisté, dans le cadre de son
métier, à la naissance d’une nouvelle rébellion burundaise en Tanzanie,
provoque une large onde de choc dans le pays.

Il n’y a qu’un seul quotidien au Burundi, un quotidien
gouvernemental, et il ne s’est pas indigné dans cette affaire. En
revanche, la condamnation d’Hassan Ruvakuki a fait le tour de toutes les
radios du pays.

Société civile, organisation de la presse… toutes les voix sont
unanimes pour dénoncer une décision de justice qualifiée d’inique. Même
la radio Rema FM, qui est réputée proche du pouvoir, a ouvert ses ondes à
des organisations qui sont très critiques envers le pouvoir et la
justice burundaise.

Le silence des autorités politiques

Les journalistes burundais et les responsables des médias assurent
qu’ils sont prêts à se battre, et jusqu’au bout. Ils prévoient des
actions concrètes pour faire pression sur le pouvoir en vue d’obtenir la
libération de ce confrère emprisonné injustement, expliquent-ils. Ils
envisagent de boycotter les festivités du Cinquantenaire de
l’indépendance du Burundi, prévues le 1er juillet. Si le pouvoir ne cède
pas, ce pourrait être un gros coup.

Le contraste est saisissant entre d’un côté les réactions plutôt
virulentes de la société civile et des médias, et de l’autre le silence
radio observé jusqu’ici par le pouvoir burundais. Plusieurs responsables
approchés par RFI se sont réfugiés derrière l’indépendance de la
justice pour expliquer leur silence.

Le seul à parler a été le porte-parole de la Cour suprême et du
ministère public au Burundi, qui jure que la justice a tranché en toute
indépendance, sans convaincre grand monde.

Source : RFI