Déclaration de Douala
Réunis à Douala, République du Cameroun, du 16 au 17 juillet 2013 dans le cadre de la conférence FIJ/USYPAC sur le thème : « Campagne pour l’amélioration des conditions de travail dans le secteur des médias et de la liberté d’expression en Afrique Centrale »,
les responsables et dirigeants syndicaux et des organisations professionnelles des médias du Cameroun, du Congo, du Gabon, de la République Centrafricaine, de la République Démocratique du Congo, de la Guinée Équatoriale, de Sao Tome et Principe et du Tchad notent avec satisfaction la décision des chefs d’État et de gouvernement de la CEMAC de rendre effective la libre circulation des personnes dans l’ensemble de l’espace communautaire à compter du 1er janvier 2014. Cette décision permettra à coup sûr un meilleur déploiement des professionnels des médias dans l’ensemble de la sous-région.
Toutefois, ils ont constaté unanimement l’état de précarité dans lequel travaillent et vivent les journalistes de la sous-région ainsi que la menace qui pèse dangereusement sur la liberté d’expression.
Ils appellent les employeurs du secteur des médias à œuvrer à l’humanisation des conditions de vie et de travail des journalistes, ce qui passe par la mise en place et l’application des textes juridiques, notamment les conventions collectives, accords d’établissement et contrats de travail.
En ce qui concerne la liberté syndicale, les participants à la conférence de Douala relèvent avec inquiétude qu’elle n’est pas reconnue dans certains États, ce qui constitue une violation flagrante des conventions internationales en la matière. Les participants notent aussi que la liberté de la presse est sérieusement mise à mal dans beaucoup de pays et regrettent que l’Afrique Centrale soit devenue la championne des violations de cette liberté et l’adversaire acharné de la dépénalisation des délits de presse.
De ce qui précède, les participants appellent les chefs d’État et de gouvernement de la République Démocratique du Congo, du Tchad et du Cameroun à libérer sans condition les nombreux journalistes qui croupissent dans les prisons.
Ils invitent les gouvernements de l’espace CEEAC à tout mettre en œuvre pour garantir les libertés ainsi que le droit des citoyens à l’information publique.
Enfin, les participants demandent aux dirigeants politiques de la CEEAC de conjuguer leurs efforts pour mettre fin aux guerres récurrentes dont les médias constituent la cible privilégiée, lesquelles endeuillent nos populations et entravent le développement de nos États.
Fait à Douala le 17 juillet 2013,
Les participants