Les rideaux du CCRP sont tombés. Pour les points consensuels, je crois savoir, ou tout le moins c’est ce qui a été dit, que le Chef de l’Etat a donné des instructions en Conseil de ministres pour la mise en place des mécanismes devant rendre ces propositions applicables. Attendons donc de voir quel serait ces mécanismes.
Pour les points non consensuels, rappelez-vous du discours de clôture du chef de l’Etat au CCRP et son traditionnel message du 11 décembre dans lequel il déclare : « Je souhaite que les points non consensuels identifiés continuent de faire l’objet de réflexion en vue d’une meilleure conciliation des opinions, en référence à notre volonté de consolider le débat constructif. ». Il ne nous précise pas comment et sous quelle forme ces réflexions doivent se poursuivre. Ceci traduit la réalité de ces Assises sur les Réformes politiques et les conclusions auxquelles elles ont aboutit.
En vérité, les points dits consensuels sont superfétatoires. Ces points ont déjà été abordé dans plusieurs fora et auraient trouvé une résolution dans la normalité institutionnelle si on n’était dans un Etat de droit. Les débats intra et exta muros de ce CCRP montre à l’évidence que sa quintessence était l’article 37.
Cet article n’ayant pas été « solutionné » par le CCRP alors qu’il en était la raison première, il reste donc une question pendante à résoudre. Des pistes de solutionnement –la voie référendaire- ont été tracées à travers des écrits et des interviews de thuriféraires s et autres laudateurs. Mais je pense que 2012 n’aura pas à résoudre de cette question. 2012 étant une année électorale, si on n’y arrive, et au regard de la recomposition et de la rédisposition à venir des forces politiques et pseudo apolitiques du champ présidentielle, je crois qu’on la consacrera à préparer les soldats de la 26ème heure pour prendre d’assaut les municipalités et l’hémicycle en vue de la résolution de cette question pendante.
Une autre approche pourrait tout aussi être celle de cette tendance qui milite pour une nouvelle constituante donc une Vème République. Imaginons un seul instant que l’on aille dans leur sens, qu’une nouvelle constitution s’en dégage. Puisque tout sera nouveau, et que même la république serait nouvelle, il va s’en dire que, sans exceptions, chaque burkinabè peut prétendre à la magistrature suprême. N’est pas un nouveau contrat qui est offert à qui de droit ?
Vous savez, une seule petite phrase du Chef suprême des armées mettrait les pendules à l’heure en ce qui concerne l’article 37. Si cette phrase est tant difficile à prononcer, c’est que quelque part, il y’a une volonté rampante d’un pouvoir monocratique fort.
Si fait que ma conviction du moment est que cette volonté là, se traduira quelque soit les conséquences qui en découleront.
De même ma conviction est que l’origine sanglante du régime fondateur de la IVème République, sa consolidation violente et sa viciation ne peuvent pas ne pas impacter sur toute tentative d’alternance, article 37 ou pas !
Cheriff Moumina SY
Chairperson of the African Editors’ Forum
Directeur de Publication de Bendré
Analyste, éditorialiste
Consultant Média