UN POEME POUR NORBERT ZONGO
(écrit au battement de tambour du concert du FILEP)
nous ne parlons pas français mais nous parlons français
nous ne parlons pas français mais nous avons compris Norbert Zongo
nous ne parlons pas français mais nous ressentons la chaleur,
nous percevons l’énergie, nous sentons l’intensité
nous ne parlons pas français mais nous savons ce pourquoi Norbert Zongo s’est battu
nous ne parlons pas français mais nous avons compris Norbert Zongo
parce que son langage est universel
nous ne parlons pas français mais nous savons que le langage de Norbert Zongo
est la vérité
et la vérité est la vérité dans quelque langage,
la vérité parle toute langue
nous ne parlons pas français mais nous savons ce qu’est la justice
nous n’avons jamais rencontré Norbet Zongo, jamais serré sa main
mais nous savons et ressentons ce pourquoi il s’est battu
nous n’avons jamais rencontré Norbert Zongo
mais nous pouvons entendre sa voix résonner de la tombe
Norbert Zongo exige la justice
nous exigeons justice pour Norbert Zongo
nous ne parlons pas français mais nous sommes prêts à nous battre
jusqu’à ce que justice soit faite pour Zongo
justice pour Norbert Zongo est justice pour nous tous
nous sommes tous des Norbert Zongo
nous ne parlons pas français mais
nous le faisons parce que Norbert Zongo n’est pas mort
il vit en chacun de nous partout, au-delà de Ouagadougou
bien loin de la portée de ceux qui pensaient l’avoir tué.
Jovial Rantao