Le Juge Kassoum Kambou est un symbole de la lutte dans l’affaire Norbert Zongo, journaliste d’investigation et Directeur de publication de l’Indépendant, assassiné le 13 décembre 1998 à Sapouy.
L’assassinat de Norbert Zongo et de ses compagnons a enclenché une vague de contestation sans précédent au Burkina Faso. Pour espérer calmer la situation, le pouvoir de Blaise Compaoré a concédé la mise en place d’une Commission d’enquête indépendante, réclamée par le peuple burkinabè. L’honneur est revenu au Juge Kassoum Kambou, alors membre du bureau exécutif du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) de diriger cette Commission d’enquête indépendante.
C’est du reste, certains des suspects sérieux identifiés par la CEI il y a 23 ans qui ont été inculpés à la réouverture du dossier Norbert Zongo et compagnons en 2015. Cela dénote de la qualité de ce rapport que les tenants du pouvoir à l’époque ont tenté de vider de son contenu.
Lorsqu’à l’initiative du MBDHP, le Festival international de la liberté d’expression et de la presse (FILEP) fut créé en 2000 en vue de perpétuer la mémoire de Norbert Zongo, Kassoum Kambou a joué un grand rôle. C’est lui que les organisateurs ont dépêché à la frontière pour accueillir la délégation ghanéenne bloquée par les autorités burkinabè.
De mémoire de pionniers, la première édition du FILEP a été durement réprimée par le régime de Blaise Compaoré. Malgré le déploiement des forces policières, le FILEP 2000 s’est tenu dans la clandestinité. Tout le mérite en revient aux pionniers du FILEP dont le Juge Kassoum Kambou. Aujourd’hui, le FILEP s’est considérablement développé et la dernière édition a réuni du 10 au 13 novembre 2021 plus de 200 festivaliers issus d’une vingtaine de pays.
Le Juge Kassoum Kambou a été un formateur pour les journalistes, un défenseur de la liberté de la presse et des journalistes. Il s’est toujours mobilisé pour le Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ). Ce grand juge, démocrate, défenseur des droits humains, patriote sincère nous a quitté le 19 février 2022 au moment où son pays, pour lequel il a consenti tant de sacrifices, connait encore des tourments dans sa quête de la démocratie. Le Centre national de presse Norbert Zongo attristé par cette disparition garde de l’homme son courage, son humilité, son humanisme et sa détermination pour les justes combats.
Va en paix, Juge de renom !
Va en paix grand militant des droits humains !
Va en paix grand défenseur de la liberté de la presse !
Que la terre libre du Burkina, Patriote, te soit légère !
Va en paix !