Les soldats inhumés, leurs frères d’armes prêts à continuer la bataille.
es douze soldats tués dans l’attaque terroriste de Nassoumbou, dans le Soum près de la frontière malienne, ont été inhumés ce mardi 20 décembre 2016 au cimetière municipal de Gounghin. Ils étaient nombreux, les proches et frères d’armes venus rendre un dernier hommage à ces hommes qui avaient pour la plupart, à leur actif, quatre ans de service rendus à la Nation.
De passage à Kongoussi avec sept de ses compagnons d’armes, le 24 octobre 2016, le soldat de deuxième classe, Ouédraogo Gilles, disait au revoir à sa famille car le devoir l’appelait à Nassoumbou. Son frère ainé, Ouédraogo Alain, Assistant de police, était loin de s’imaginer que cet au revoir n’était en réalité qu’un adieu. Le 16 décembre, la famille du jeune soldat de 24 ans, reçoit un appel de la garnison de Kaya : Ouédraogo Gilles fait partie des douze soldats tombés à Nassoumbou. Il laisse derrière lui une femme et un bébé de cinq mois. « C’est un pilier de la famille qui vient de partir pour toujours. C’est la volonté de Dieu. On ne peut que prier pour lui et que son âme repose en paix », a dit Alain Ouédraogo, impuissant. L’inhumation des victimes a eu lieu ce mardi 20 décembre en présence de quelques membres du gouvernement et des frères d’armes visiblement « prêts à repartir au front » pour défendre la mère patrie contre ces barbares retranchés dans le désert.
Faire front-uni
La cérémonie de levée des corps a eu lieu au camp Général Aboubacar Sangoulé Lamizana. Peu avant 15h, tout était en place. Un calme pesant régnait sur les lieux. Parmi les autorités, il y avait le président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo, le ministre en charge de la sécurité intérieure, Simon Compaoré, la Coordonnatrice du système des Nations unies, Metsi Makhetha, l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique, Andrew Young. L’une des « surprises » à cette cérémonie a été l’ « amazone » du Sourou, Saran Sérémé, disparue des écrans radars des journalistes depuis quelque temps. Pour elle, c’était le minimum à faire : venir témoigner sa solidarité aux familles endeuillées et demander aux Burkinabè d’être unis, de faire front-uni avec l’armée. Cette unité nationale est également ressortie dans les prières des trois aumôniers présents.
Médaille militaire à titre posthume
Les regards meurtris, le pas nonchalant, familles et proches se sont inclinées pour la dernière fois sur les dépouilles avant que le porte-char ne vienne conduire les cercueils au cimetière de Gounghin. Là, des centaines de personnes attendaient. Toujours la même tristesse se lisait sur les visages surtout ceux de ces jeunes recrues de l’armée chargées de recouvrir les tombes de terre. Peut-être étaient-ils présents à l’inhumation des quatre militaires tombés à Intagom à en octobre dernier ? Les cercueils disposés de nouveau, le ministre en charge de la sécurité, le chef d’Etat-major général des armées, son adjoint et le vice-président de l’Assemblée nationale ont à tour de rôle décerné à titre posthume « au nom du président du Faso », la médaille militaire aux soldats.
La jeunesse des victimes
Dans son oraison, le commandant de la 1re Région militaire, le Colonel major Jean Calvin Traoré a vanté, comme à l’accoutumée, les mérites des victimes : disciplinés et travailleurs, ils l’étaient. L’on retiendra de son discours que la plupart des soldats n’avaient que quatre ans de service. Le plus ancien, le soldat de première classe Ouédraogo Hado, comptabilisait douze ans et seize jours de service tandis que le plus jeune, le soldat de 2e classe Badolo Bassirou n’avait que deux ans et un mois de service.http://lefaso.net/spip.php?article74834