Conférence de presse – 7 Octobre 2016
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Déclaration Liminaire
Bonjour chères consœurs et chers confrères. Merci d’avoir répondu à l’invitation du Bureau National du Syndicat Autonome des Travailleurs de l’Information et de la Culture (SYNATIC).
L’objet de cette conférence de presse est de faire le point de la grève de 72 heures observée par les travailleurs des médias publics, du SIG et des DCPM, tout en apportant des précisions sur une campagne de dénigrement entreprise par le gouvernement et son porte-parole sur le déroulement de la grève.
Chers consœurs et confrères !
Les travailleurs des médias publics (RTB, Sidwaya) du SIG et des DCPM – mobilisés au sein du SYNATIC – ont observé une grève générale de 72 heures, du lundi 3 au mercredi 5 octobre, pour exiger des autorités l’amélioration conséquente de leurs conditions de vie et de travail.
Le programme et les consignes de grève arrêtés par le Bureau National ont été suivis et exécutés à 100% par les camardes et le service a été perturbé à Sidwaya, à l’Agence d’Information du Burkina (AIB), à Radio Burkina, à la Télévision du Burkina, à Canal Arc en Ciel (CAC) et dans les différents démembrements de la RTB et des Editions Sidwaya sur toute l’étendue du territoire national. A l’issue de la grève, le travail a repris normalement le jeudi 6 octobre 2016 à 0H00.
Nous tenons, une fois de plus, à nous excuser auprès des populations pour tous les désagréments que cet arrêt de travail a pu causer. C’est le gouvernement qui nous y oblige !
La grève a été un succès, et cela crève l’œil ! En effet, la mobilisation des travailleurs a été totale lors de cette grève et les organes de presse publics et le SIG étaient vides. On ne pouvait y apercevoir que les directeurs et quelques chefs de service.
Cette forte adhésion des travailleurs au mot d’ordre est le signe que les préoccupations soulevées par le SYNATIC sont justes et légitimes et tous les travailleurs s’y reconnaissent.
Le Bureau National tient à féliciter l’ensemble des travailleurs consciencieux qui ont fait de cette grève de 72 heures une réussite et les invite à rester à l’écoute pour la suite. Le Bureau les félicite pour leur esprit de sacrifice, leur engagement pour de meilleures conditions de vie et de travail et surtout pour des organes de presse publics au service de l’intérêt général.
Le SYNATIC remercie, une fois de plus, les organisations qui lui ont témoigné leur soutien pour cette lutte.
Nous invitons l’ensemble des travailleurs indignés par la campagne de dénigrement et les montages grossiers du ministre porte-parole du Gouvernement, à rester calmes et sereins.
En effet, nous avons été surpris d’entendre dans la presse des propos du porte-parole du Gouvernement accusant le SYNATIC d’avoir détruit du matériel, dérobé des disques durs, proféré des menaces physiques, des menaces verbales contre des agents et empêché des travailleurs d’aller au service durant la grève ! Le SYNATIC tient à préciser qu’il n’en est rien car il est une organisation responsable !
Chers consœurs et confrères !
Le SYNATIC est et reste serein car cette grève de 72 heures a été observée dans le strict respect de la législation en vigueur. Nous tenons à rassurer l’opinion nationale qu’aucun travailleur n’a été empêché d’aller au service du 3 au 5 octobre 2016. Les travailleurs ont déserté eux-mêmes les organes pour se retrouver massivement au piquet de grève les 3 jours.
Au contraire, c’est plutôt l’administration qui a voulu empêcher les travailleurs d’avoir accès aux locaux en positionnant les forces de l’ordre le lundi 3 octobre pour filtrer l’entrée dans les médias publics. Vous les confrères de la presse privée en êtes témoins puisque certains d’entre vous ont été interdits d’entrer à la Télévision nationale pour faire le constat de la grève ! De plus, l’administration a changé les serrures des portes des studios et de certaines salles pour empêcher le personnel d’y avoir accès durant la grève.
Aucun matériel n’a été endommagé et aucun disque dur n’a été emporté par les agents. Cela est une méconnaissance du fonctionnement du service à la Radio et à la Télévision nationale.
S’agissant des réquisitions, le SYNATIC ne nie aucunement le droit à l’administration d’en faire. Mais nous avons estimés que celles distribuées par le ministre et son staff étaient illégales. Du coup, pour le SYNATIC, ces réquisitions sont nulles et de nul effet. En tout état de cause, les travailleurs étaient libres d’adhérer au mot d’ordre de grève ou pas ! Du reste, vous avez été témoins de la très forte mobilisation des travailleurs pour le mot d’ordre !
Au lieu de déployer de telles énergies pour dénigrer les travailleurs et leur organisation, au lieu de tenter de nous jeter en pâture à l’opinion publique, le Gouvernement ferait mieux de trouver des réponses adéquates aux préoccupations des travailleurs consignées dans la plateforme revendicative du SYNATIC. Des préoccupations que le Gouvernement lui-même estime justes !
Du reste, nous ne demandons que l’application d’une loi adoptée par l’Etat. Une loi qui octroie une indépendance aux médias publics et qui assurément gêne les partisans de la théorie de « l’accompagnement comme le ministre de la Communication ». A-t-on vraiment besoin de faire des pressions sur un Gouvernement responsable pour l’application d’une loi adoptée par l’Etat ?
Le SYNATIC a toujours été ouvert au dialogue. Mais nous voulons un dialogue social franc, un dialogue social où l’on respecte le partenaire social, un dialogue social qui porte des fruits. Nous disons non à un dialogue social creux, non à un dialogue social où l’on tente de dénigrer l’autre.
Ouagadougou le 7 octobre 2016
Le BN SYNATIC