En créant, l’an dernier, Médias Burkina Faso, le Centre de Presse Norbert Zongo (CNP-NZ) a une nouvelle fois affirmé son engagement en faveur du développement des médias web dans le paysage médiatique burkinabè. Véritable outil professionnel, la plate-forme a vocation à faciliter les échanges entre journalistes.
Créer un réseau social à destination exclusive des journalistes, il fallait y penser. Fort de sa volonté d’aider les professionnels des médias à exercer leur métier dans de meilleures conditions, le CNP-NZ l’a fait. Née en 2011 dans la cadre d’une formation aux outils du web 2.0, l’initiative devait permettre aux journalistes burkinabè de pouvoir s’échanger facilement des informations. Un an plus tard, c’est à des fins multiples que ces derniers l’utilisent : diffuser de l’information d’un bout à l’autre du Burkina, gagner en visibilité, discuter de leur propre situation, et des conditions d’exercice de la profession toute entière. Dans un pays où les conditions de vie et d’exercice des journalistes sont quelque peu précaire, cette tentative de regroupement aurait simplement vocation à rendre la corporation beaucoup plus forte qu’elle ne l’est actuellement.
Un réseau social intraprofessionnel, pour quoi faire ?
Le principe est simple : tout comme le plus connu Facebook, Médias Burkina Faso requiert la création d’un profil, par le biais duquel l’utilisateur peut ensuite publier textes, vidéos, photos, commenter les posts de ses « amis », et échanger avec eux par le biais de messages privés. Lieu de débats et d’échanges, le site compte actuellement 88 membres. « Parmi nos inscrits, seuls une dizaine sont des utilisateurs réguliers. Mais le projet est jeune et peu connu. Dès que nous aurons un administrateur chargé de relancer les 78 qui participent moins, la dynamique s’enclenchera », indique, confiant, Abdoulaye Diallo, gestionnaire du CNP-NZ,. Une dizaine d’utilisateurs réguliers seulement, mais qui font néanmoins office de petite victoire pour le Centre, qui nourri ainsi l’espoir de voir un jour le Burkina accéder à un système informationnel plus qualitatif qu’à l’heure actuelle.
Bassératou Kindo, l’une des utilisatrices régulière du site, partage largement cette volonté : « C’est vrai que, malheureusement, peu de gens se serve véritablement de cet outil. C’est dommage, car créer un dialogue entre nous peut nous permettre de partager et d’enrichir nos compétences. Pour ma part, je n’ai pas suivi de formation professionnelle en journalisme, et j’essaie de compenser mon absence de diplôme par tout ce qui peut être mis à ma disposition », explique la jeune journaliste.
Et le projet ne manque pas d’ambition. Une fois le réseau social lancé, il s’agira pour ses administrateurs d’en faire également une plate forme de formation en ligne -à l’image de l’atelier des médias d’RFI– qui devrait permettre aux professionnels de poursuivre le développement de leurs compétences, et le renforcement de leurs capacités.
Le CNP-NZ, initié en 1998 dans le cadre du programme « Médias pour la démocratie en Afrique », financé par l’Union Européenne, est engagé dans un programme de planification stratégique. Il vise à créer un cadre de rencontres à destination des journalistes et professionnels de médias, qui permettrait à termes le développement d’une presse libre et indépendante.
Cerise A. Rochet
Express du Faso