Le dimanche 13 décembre 1998, le journaliste burkinabè Norbert Zongo et trois de ses compagnons sont retrouvés morts dans leur véhicule carbonisé, sur une route à une centaine de kilomètres au sud de Ouagadougou, la capitale du Burkina-Faso. Au moment de l’assassinat, Norbert Zongo menait une enquête sur la mort non élucidée de David Ouédraogo, chauffeur de François Compaoré, le petit frère du président Blaise Compaoré.
L’assassinat de Zongo a catalysé un mécontentement populaire au Burkina qui n’a pas décru depuis. L’opposition, la société civile et les étudiants s’étaient spontanément fédérés en un collectif contre l’Impunité. Des milliers de personnes descendaient les rues des principales villes du Burkina Faso pour demander que la justice soit faite. Depuis, les gens n’ont eu de cesse de demander la vérité et la justice dans cette affaire.
Ces pression multiformes ont conduit à la formation d’une commission d’enquête indépendante qui a conclut à l’assassinat de Norbert Zongo pour des motifs politiques liés à ses enquêtes sur la mort de David Ouédraogo, chauffeur de François Compaoré. Les conclusions de la CEI ont également désigné six sérieux suspects, tous membres de la garde présidentielle. Par la suite une enquête judiciaire a été ouverte. Après plus de 9 ans d’enquête, malgré la saisine d’un juge d’instruction. Le seul inculpé Marcel Kafando, chef de la garde présidentielle à l’époque des faits, déjà condamné dans le dossier de la mort du chauffeur de François Compaoré, a bénéficié d’un non lieu le 18 juillet 2006.
Cette décision visant à classer l’affaire Zongo suscite de sérieuses interrogations quant à l’indépendance de la justice au Burkina-Faso car il existe d’autres faits qui incriminent l’adjudant Kafondo. Aujourd’hui, les questions demeurent encore plus nombreuses que les réponses.
En rappel, Norbert Zongo a été tué parce qu’il enquêtait sur le meurtre non élucidé de David Ouedraogo, chauffeur du petit frère du président de la République. Malgré les menaces de mort dont il avait été l’objet, Zongo avait continué son enquête.
En termes d’action de lobbying, rappelons que plusieurs actions de sensibilisation et de communication ont été déjà produites sur ce dossier :
– Un recueil des éditoriaux de Norbert Zongo de 1993 à 1998
– Un single de Alpha Blondy , coproduit par Reporters sans frontières
– un film documentaire intitulé « Borry Bana le destin fatal de Norbert Zongo » coproduit par Semfims et L’Institut Panos Afrique de l’Ouest
– Un album « Norbert Zongo : Dossier Classé ? » qui a regroupé plus d’une dizaine d’artistes engagés, les artistes unis pour Norbert Zongo
– etc.
La présente page permettra de découvrir l’homme à travers sa vie, son œuvre et son combat et de regrouper le maximum d’informations sur l’affaire Norbert Zongo.